Le FAMAS


FAMAS

Permettez-nous de vous présenter le FAMAS, le fusil de l’Armée Française, conçu et fabriqué en France, réputé pour sa taille compacte et sa grande polyvalence. Son vrai nom ? « Fusil d’Assaut de la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne ».      

Mais comment est-il né ? C’est ce que nous allons voir ensemble…

Ce fusil emblématique est né à la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne ou M.A.S. Bâtie en 1864, la Manufacture permis l’industrialisation de la fabrication d’armes, dans une ville à l’origine réputée pour l’artisanat de coutellerie et le travail du métal depuis le Moyen-Âge.

En ce temps-là, la ville était déjà réputée pour la fabrication d’armes de guerre et de chasse. Mais au fil des âges, le besoin de centraliser la fabrication et le stockage de toutes ces armes s’imposa pour des raisons aussi bien stratégiques que logistiques.    
C’est en 1764, sous la gouvernance du Roi Louis XV que les artisans de la région purent finalement regrouper leur savoir-faire et leur production, en organisant une société d’entrepreneurs après l’obtention du titre prestigieux de « Manufacture Royale ».      

Ce titre, donné par le Roi, permis d’assurer la production exclusive d’armes pour équiper les armées du Royaume entier, mais aussi d’assurer la production d’armes destinées à l’étranger.

Autre avantage, cela permis de centraliser la production jusque-là composée d’ateliers qui étaient alors dispersés dans la région. Cela fourni un avantage considérable, en facilitant le transport des matériaux nécessaires à la fabrication, et en assurant un lieu unique de stockage des armes.

A l’issue de la Révolution Française, la fabrication d’armes connaît un essor sans précédent, et la manufacture qui étaient jusque-là privée, passa sous la gérance du gouvernement en 1834.
Comme nous le disions en préambule, c’est un siècle plus tard que l’usine elle-même est construite, en 1864, pour être inaugurée en 1866, permettant ainsi de moderniser et d’industrialiser la production afin de répondre à une demande évoluant en permanence.

Des usines de la MAS sortent deux fusils notables que nous pourrions considérer comme les prédécesseurs du FAMAS.

En premier, le MAS 36, est un fusil à verrou développé et créé en 1936, d’une capacité de 5 cartouches dont le fonctionnement demeurait proche des fusils Mauser. Ce fusil d’une longueur d’un mètre sera utilisé pendant plus de 50 ans, au front, mais aussi par les armées de nombreux pays issus des anciennes colonies françaises.

Le MAS 49 remplace ce modèle après la Seconde Guerre Mondiale, et sera utilisé jusque dans les années 90. Ce fusil semi-automatique était alors conçu comme une amélioration du MAS 36, permettant de charger jusqu’à 10 cartouches de 7.5x54mm, il était cependant, plus long et plus lourd que son prédécesseur.

Bien que ces deux fusils aient eu leur succès en leur temps, le gouvernement Français cherchait alors une alternative plus compacte et plus modulable, pour une facilité de transport et d’utilisation accrue, afin de faire face à une concurrence étrangère forte, concurrence marquée par l’avènement des AK de Kalashnikov et du M16 de chez Colt.

C’est ainsi qu’au début des années 70 le FAMAS fut créé, fusil de type « bullpup » compact et facilement transportable. Utilisant le calibre 5.56mm dans la version F1, et pouvant dans les versions créées ultérieurement (FAMAS G2) accueillir les chargeurs type Stanag, le FAMAS s’est très vite imposé au gouvernement Français comme une arme convenant à l’ensemble de ses corps armés et devint l’arme réglementaire de l’armée Française.

A l’origine surnommé le « clairon » au sein de l’Armée en raison de sa forme si particulière, le FAMAS est un fusil d’assaut prévu pour le combat rapproché, permettant d’être ajusté par l’utilisateur à sa guise afin de convenir à ses préférences (l’appuie-joue pouvant être inversé afin de passer l’arme pour droitier ou gaucher à volonté, à l’aide d’un petit ajustement de la fenêtre d’éjection des douilles). Doté d’un sélecteur de tir semi-auto / rafale, le FAMAS peut tirer à une cadence de 1000 coups par minute.

FAMAS F1

Voici une petite liste de ses caractéristiques :


PERFORMANCES

  •  Portée maximale : 3200 m.
  •  Portée pratique : 300 m.

RENSEIGNEMENTS NUMERIQUES

  •  Calibre : 5,56 mm.
  •  Masse en ordre de combat : 4,2 kg.
  •  Longueur : 0,76 m.
  •  Contenance du magasin : 25 cartouches.
  •  Vitesse initiale du projecteur : 930 m/s.
  •  Cadence de tir : 1000 c/m.
  •  Vitesse pratique de tir : 100 c/m.

Conçu à l’origine avec une coque en plastique et un canon en acier, le FAMAS devient un fusil en avance sur son temps. Toutefois, et ce afin de répondre en un temps record à un besoin évident de moderniser ses armées, l’État-Major réserva l’essentiel de la production à la France. Au final, ce sont plus de 400 000 exemplaires de ce fusil d’assaut, et ce dans sa version d’origine, qui furent produits par la Manufacture d’Armes.

En 1989, GIAT Industrie, entreprise d’armement et de matériel de défense basée à Versailles, reprend la direction de la Manufacture.

Le FAMAS fut alors amélioré en différentes variantes : le G1, amélioration du modèle d’origine F1, puis le G2, permettant d’accueillir les chargeurs de type STANAG. Ces deux améliorations du FAMAS F1 étaient également faites en matériaux polymères afin d’en améliorer davantage la résistance et permettre une utilisation face à toute condition climatique.

Le coût de production élevé de ce fusil performant demeure la principale raison de cet arrêt de production, la fabrication du FAMAS s’arrêta en 1992.

Le FAMAS fut utilisé dans de nombreuses opérations militaires à l’étranger, notamment au Liban et au Tchad, et plus récemment en Côte-d’Ivoire et au Mali. Aujourd’hui encore, ce fusil équipe les forces de l’Opération Sentinelle, veillant à la sécurité intérieure dans le cadre du plan Vigipirate suite aux attaques terroristes dont la France fut le théâtre encore récemment.

Bien que l’arrêt total de la production ait eu lieu en 1992, cela n’a pas signé l’arrêt net du FAMAS, très loin de là, comme vous pourrez le constater. Il faut attendre 2015 pour lui trouver un remplaçant, après un appel d’offre lancé à partir de 2012, soit 20 ans après l’arrêt des usines de Saint-Étienne.

Au-delà de son utilisation par l’Armée, et par les joueurs d’Airsoft amateur de la fameuse réplique, le FAMAS a acquis une réputation auprès du grand public essentiellement à travers les jeux vidéo, étant présents dans des jeux tels que Call of Duty Modern Warfare 2, Rainbow-Six Vegas, Battlefield 2, mais encore la série des Counter-Strike.

Aujourd’hui encore, le FAMAS est le témoin d’un savoir-faire français indéniable. En marge de l’arme et de l’aspect militaire, le FAMAS demeure sur les terrains d’Airsoft le chouchou de nombreux joueurs, voulant emmener avec eux une pièce de l’Histoire de France.